La mythologie par les fleurs

Les héroïnes de l'Antiquité

Leur « langage » est connu, leur place dans les écrits des philosophes de l’Antiquité, beaucoup moins. Un oubli enfin réparé dans une compilation dédiée.
Les fleurs aussi sont des héroïnes de la mythologie ! C’est ce que prouve le récent ouvrage Flora de Delphine Lauritzen (Les Belles Lettres), qui explore les grands mythes anciens liés aux fleurs, via deux cents extraits traduits d’auteurs grecs et latins ! L’ouvrage est très accessible, et précédé d’un entretien avec le jardinier star de Versailles : Alain Baraton. Petit florilège.

La rose

Elle a toujours eu des épines, mais saviez vous qu’au départ, elle était blanche ? Dans l’Antiquité, c’est le symbole d’Aphrodite, déesse de l’amour qui, rendue folle de désir en voyant le bel Adonis, le pourchassa dans les bois, en courant pieds nus dans les ronces. De ses blessures naquit la rose « sang », une couleur qui lui est aujourd’hui associée…Belle mais cruelle, la reine des fleurs, depuis plus de 2000 ans !


Le narcisse

La nymphe Echo aime Narcisse, mais Narcisse n’aime que lui-même, ou plutôt son reflet, dans l’eau d’un étang, qu’il passe son temps à admirer. Incapable d’étreindre son image, il se consume peu à peu dans ce désir impossible…et finit par disparaître, comme une image vacillante à la surface de l’eau. Un nénuphar aurait dû surgir à sa place, mais non. « Au lieu du corps absent on trouva une fleur « safranée, au pistil ceint de pétales blancs », écrit Ovide dans Les Métamorphoses. Le mythe préféré des psychanalystes était né…

La jacinthe
 

En bouquet ou en pot, on l’invite chez nous tout l’hiver. Mais elle aussi raconte, depuis l’Antiquité, une histoire d’amour tragique. Le jeune et superbe Hyacinthe était aimé à la fois d’Apollon et Zéphyr. Alors qu’il s’entrainait au lancer de disque avec le premier, le Dieu du Vent, jaloux, dévie la trajectoire de l’arme, qui heurte Hyacinthe au front, et le tue sur le champ. D’après Virgile dans Les Dyonisiaques, les pétales ouvragés de la fleur qui poussa à l’endroit de sa mort symbolisent les lamentations d’Apollon : « à profusion, sur les savants pétales chers à Phébus (Apollon), chatoient les lettres végétales des jacinthes plaintives ». La jacinthe, la fleur qui pleure…mais sent divinement bon.

Vous en aurez des choses à dire en apportant un bouquet à votre prochain dîner...

Répondez à notre question pour tenter de remporter un ouvrage Flora de Delphine Lauritzen (Les Belles Lettres) pour connaitre les histoires des vos fleurs préférées.