Vous aviez une famille d'horticulteurs quand vous étiez petit, est-ce que cela a marqué votre esprit ?

"Les serres étaient des endroits assez magiques, avec leur atmosphère chaude, les tuyaux, les clayettes pour faire pousser des plantes et des fleurs. Petit, je ne pensais pas trop aux fleurs, mais plutôt à la manière dont je pouvais utiliser l’espace des serres pour jouer à cache-cache. Ce n’est que plus tard, pendant mes études au Royal College of Art à Londres, que tout m’est revenu."
Qu’est qui vous a donné l’idée de préserver la vie des fleurs, de travailler avec elles comme matière première ?
"Je faisais une étude sur l’ornementation. J'ai remarqué que nous sommes souvent inspirés par la nature en termes de décoration mais que nous employons rarement la nature elle-même car on l'estime trop périssable. Du coup, j’ai commencé à visiter les marchés aux fleurs et j’observais non seulement les fleurs mais aussi tout ce que l’on jette de côté. J’ai commencé à utiliser les restes du marché pour prolonger la vie des fleurs. Cette matière nous aide à visualiser l'idée de l’éphémère, du cycle de vie. C’est à ce moment que que je me suis remémoré les serres de mon enfance qui m’ont inspiré et influencé."
Votre table Flora est issue d’un processus spécial qui encapsule les fleurs dans une résine, les préservant pour toujours, tout en les laissant évoluer. Comment avez-vous développé cette matière ?

"Tout a commencé avec une recherche de nouveaux types de matières qui pourraient évoluer dans le temps. Quelque chose que l’on voudrait préserver et regarder mûrir à travers la transformation de la matière, comme un cuir ou un métal qui évolue avec le temps et se bonifie. Cela m’a pris un an d’expérimentation avant de créer une matière qui pourrait changer. C’est une procédure lente, qui se déroule sur 10 à 20 ans. Ce changement est visible à travers les vides de lumière qui s’accumulent autour des pétales."
Après tout ce travail sur la fleur, avez-vous une fleur préférée ?
"Je ne crois pas en avoir, ce que j’apprécie le plus c’est quand elles commencent à faner, c’est là qu' elles donnent finalement signe de vie !"
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